Il s'agit d'une résumé de Hadlington, L., Lumsen, K., Black, A. et Ferra, F. (2018). A Qualitative Exploration of Police Officers’ Experiences, Challenges, and Perceptions of Cybercrime.
Que nous dit la littérature?
Alors que les taux de victimisation à la cybercriminalité ne cessent d’augmenter d’année en année, il est attendu que les policiers puissent fournir une réponse concrète aux victimes, tout en faisant face à une plus grande variété de crimes en ligne. On présume donc que les policiers ont une bonne compréhension de la cybercriminalité et de la terminologie qui est en est reliée, une connaissance du processus d’enquête et une formation adéquate pour intervenir auprès des victimes. Or, les études démontrent que la perception des policiers quant à la cybercriminalité est largement fondée sur la représentation médiatique et non pas sur leur réalité sur le terrain. En outre, les policiers se sentent souvent mal équipés et formés pour répondre à la cybercriminalité que ce soit au niveau de l’enquête, mais également au niveau de la prévention auprès des citoyens.
Que nous propose cette étude?
Cette étude vise à explorer les connaissances actuelles des policiers quant à leur compréhension de la cybercriminalité. Les chercheurs ont procédé à des focus groups avec seize policiers britanniques d’une force de police de taille moyenne. Les focus groups ont
permis de mettre en lumière trois thématiques comprenant elles-mêmes des sous thématiques, à savoir :
Compréhension de la cybercriminalité;
Enjeux de l’enquête en cybercriminalité incluant les frustrations liées au manque de connaissance et de pouvoir pour combattre la cybercriminalité, la lenteur de l’enquête criminelle comparativement à la rapidité des cybercriminels et le manque de spécialistes en cybercriminalité;
Manque de formation tangible et constante notamment le manque de formation formelle et l’inefficacité des formations en ligne.
Définir la cybercriminalité
La cybercriminalité se distingue souvent en deux catégories principales, les crimes « cyber-dépendants » et ceux « cyber-activé ». Les crimes cyberdépendants sont ceux qui ne peuvent être commis qu’à l’aide d’ordinateurs ou liés à l’informatique et les technologies (ex. : les attaques par déni de service [DDoS]). Les crimes « cyber-activé » sont des crimes traditionnels, dont l’ampleur ou la portée peuvent être accrues par l’utilisation d’ordinateurs, de réseaux informatiques ou d’autres formes de technologies de l’information et des communications (ex. : la fraude en ligne). Il peut exister une certaine confusion quant à cette catégorie de crime en ce qui a trait à ce qui peut être considéré comme étant de la cybercriminalité.
Que retenir?
Cette étude démontre que les policiers britanniques de cette force de police se sentent mal équipés, informés et formés pour prévenir et répondre à la cybercriminalité.
Les policiers de cette étude ont besoin d’une meilleure compréhension de la cybercriminalité et de la terminologie associée afin de mieux soutenir les potentielles victimes, mais également de s’assurer de collecter adéquatement les preuves nécessaires au processus d’enquête. Ce dernier point est d’autant plus important que les policiers se sentent souvent impuissants face à la cybercriminalité en raison du faible taux d’arrestation des cybercriminels.
Les auteurs suggèrent qu’une meilleure formation, comprenant des techniques d’éducation immersive et des formations spécifiques données par des experts, contribuerait à motiver et sensibiliser les policiers à ces enjeux.
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