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Les facteurs de risque de la menace interne

Adeline Veyrinas, M. Sc.

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Introduction

La menace interne représente les « menaces posées par des individus qui, intentionnellement ou non intentionnellement, détruisent, exfiltrent ou divulguent des informations sensibles, ou exposent leur organisation à des attaques extérieures »1. Ce sont donc des individus qui, par leur comportement, nuisent à leur entreprise. Ces incidents, dont la fréquence est en augmentation, représenteraient la deuxième plus grande menace en cybersécurité, après le piratage externe. Ils seraient également les plus coûteux pour les organisations2, 3. Ainsi, en deux ans, le nombre d’incidents liés à des cas de menace interne a augmenté de 47% et leur coût pour les entreprises de 31%4. Cela concerne aussi bien les coûts directs liés à un incident tels que les pertes financières, d’exploitation ou réputationnelles, que les coûts indirects comme les frais juridiques de défense ou ceux de réparation des systèmes.

La menace interne intentionnelle peut s’exprimer via des actes aussi divers que l’espionnage, le sabotage, le détournement de fonds, l’extorsion ou encore la corruption5, 6. Lorsqu’elle est non intentionnelle, elle peut, par exemple, prendre la forme de la divulgation d’identifiants de connexion à la suite d’une attaque par ingénierie sociale ou d’une intrusion sur un équipement portable en raison d’une connexion à un réseau non sécurisé5.

Ces menaces peuvent avoir d’importantes répercussions sur les entreprises, comme des pertes financières majeures ou ternir leur réputation7. De ce fait et idéalement, elles devraient être gérées en amont, dans le cadre d’une stratégie de prévention. Cependant, cela représente une réelle problématique car il est souvent difficile d’identifier les causes et comportements annonciateurs d’une menace interne1. En effet, les comportements observables qui peuvent indiquer qu’un individu va représenter, ou non, une menace interne sont extrêmement variés et leur présence ne signifie pas nécessairement qu’il y aura effectivement une attaque interne. De plus, lorsque la menace interne est non intentionnelle, il semble difficile d'identifier des causes précises car il s'agit simplement d'erreurs qui ne sont donc pas nécessairement liées à des raisons ou motivations spécifiques. Cependant, les quelques études ayant été réalisées sur le sujet ont permis d'identifier certains facteurs de risque (causes de menace interne) dont la connaissance, en tenant compte de certains enjeux, permettrait de faire ressortir des recommandations pratiques pouvant être mises en place par les entreprises.

Facteurs de risque organisationnels

Environnement de travail

Plusieurs facteurs de risque liés à l’environnement de travail de l’entreprise ont été identifiés comme pouvant être des causes de menace interne. Les plus importants sont les suivants :

  • Les politiques/procédures de sécurité : leur manque de clarté, leur communication inefficace aux employés et leur inadaptation aux conditions de travail freinent l’adoption de comportements sécuritaires6,  8,  9, 10, 11, 12;

 

  • Les outils technologiques : les difficultés d’utilisation, l’inadaptation des outils technologiques aux tâches des employés et le manque de sécurité dans la conception même de ces outils accentuent les risques 9, 10, 12 ;
     

  • L’environnement direct : le bruit, la température, les conflits interpersonnels, l’ergonomie des installations bureautiques du milieu de travail peuvent aussi influencer la menace interne10, 14, 15;
     

  • Les pratiques managériales: le nombre de tâches à effectuer et/ou la pression élevée pour les réaliser, la mauvaise communication entre gestionnaires et employés, l’inadéquation entre les exigences des tâches et les connaissances et capacités des employés pour les accomplir peuvent enfin jouer un rôle significatif6,8, 9,10,14,16, 17, 18.
     

L’ensemble de ces éléments peut entraîner des situations à risque de menace interne de deux manières :
 

  • Les problématiques liées aux outils technologiques et aux règlements en matière de sécurité peuvent donner lieu à des comportements non sécuritaires ou à des prises de décision inadéquates, par exemple le fait de ne pas se servir d’outils trop difficiles à utiliser ou ne pas avoir connaissances des comportements à adopter12, 13, 19.
     

  • L’ensemble de ces facteurs de risque peut entraîner des émotions ou des sentiments perturbants, comme du surmenage, du stress, de l’anxiété ou de la fatigue. Cela peut alors affecter la performance des employés concernés et/ou les amener à commettre des erreurs, les rendant ainsi plus susceptibles d’être victime d’ingénierie sociale9, 10, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23. Cela peut également faire ressortir des émotions/sentiments qui relèvent du mécontentement ou de l’insatisfaction et qui peuvent affecter leur moral et l’état d’esprit vis-à-vis de leur employeur. Ils pourraient alors délibérément adopter des comportements allant à l’encontre du bien-être de l’entreprise3, 6.

Culture d'entreprise

La culture d’entreprise incarne « un mode de pensée et de comportement distinctif, partagé par les membres d'une même organisation et qui se reflète dans leur langage, leurs valeurs, leurs attitudes, leurs croyances et leurs coutumes »24. Deux situations peuvent représenter un risque de menace interne :

  • La culture organisationnelle : dans le cadre d’un changement important dans la structure et/ou la gestion de l’entreprise, la transition peut être réalisée de manière brusque. Par exemple, une nouvelle direction ayant une vision différente de la sécurité peut instaurer une organisation et des procédures nouvelles sans tenir compte de la culture organisationnelle déjà en place ;

 

  • La culture régionale : dans le cas où l’organisation possède différentes succursales situées dans des régions différentes, les règles, modes de gestion, conditions de travail ou directives de l’entreprise peuvent être différentes et entrer en conflit avec la culture des employés locaux. Également, les différences de langue entraînent parfois des perceptions et interprétations différentes de ce qui est communiqué en fonction de la culture de chacun25.

Ces problématiques liées à la culture de l’entreprise peuvent entraîner différentes situations de menace interne:

  • Affects émotionnels, comme la peur, l'incertitude ou les doutes qui peuvent rendre les individus plus susceptibles de commettre des erreurs et d’être ainsi victime d’ingénierie sociale21, 25 ;

 

  • Tensions entre les employés et leur entreprise avec des sentiments de manque de reconnaissance ou de négligence, ce qui peut entraîner une plus grande susceptibilité aux erreurs et/ou aux états d’esprit négatifs vis-à-vis de l’organisation11, 21, 26;

 

  • En plus des tensions qui peuvent apparaître, les employés peuvent souffrir d'un manque qui peut conduire au désengagement et à l'indifférence envers leur entreprise5. Cela peut alors entraîner les individus concernés à délibérément adopter des comportements allant à l’encontre du bien-être de leur entreprise25.

Facteurs de risque individuels

Facteurs psychologiques

Parmi les facteurs psychologiques pouvant affecter négativement les employés d’une entreprise, il existe trois grandes catégories :

  • Le modèle des BIG FIVE : ce modèle définit la personnalité d’un individu selon cinq grandes dimensions prévalentes. Il comprend : l’ouverture (ouverture à l’expérience), la conscienciosité (ordre, discipline, organisation), l’extraversion (énergie, émotions positives), l’agréabilité (sociabilité, bienveillance) et le neuroticisme ou névrosisme (instabilité émotionnelle, émotions négatives). Certaines dimensions de ce modèle ont été clairement identifiées comme pouvant jouer un rôle dans le développement de la menace interne, notamment l’agréabilité, le neuroticisme, l’ouverture et l’extraversion lorsque ceux-ci sont positifs (c’est-à-dire que plus l’individu présente ce trait, plus il est à risque), et le caractère consciencieux lorsque négatif (c’est-à-dire que moins l’individu présente ce trait, plus il est à risque)5, 7, 27, 28, 29, 30, 31. Cependant, l’implication des différentes dimensions dans les cas de menace interne reste à vérifier pour certaines et diffère en fonction des individus et du type de menace en question. Si l’agréabilité et la conscienciosité ont fait leurs preuves dans les cas de menace interne avérés, a contrario, le neuroticisme peut être un facteur d’absence de menace interne lorsqu’il implique une anxiété liée à l’ordinateur et donc une utilisation moindre des technologiques en réseau29. De plus, ces dimensions ne sont pas immuables et certains évènements de la vie d’un individu peuvent les influencer dans un sens ou un autre, et ainsi peser sur le risque de menace interne. Par exemple, des antécédents de victimisation dans le cadre d’une escroquerie influenceraient négativement la dimension de l’agréabilité et donc la susceptibilité de victimisation à de l’ingénierie sociale32;

 

  • L’affect : il représente les types d’émotions que peuvent ressentir les individus et les différentes humeurs qui y sont liées. Ainsi, certains traits de l’affect, notamment négatifs, ont été identifiés comme jouant un certain rôle dans l'apparition de comportements et/ou circonstances de menace interne, tels que l’appropriation d’un bien de l’entreprise sans autorisation, l’utilisation de drogues/alcool sur le lieu de travail ou l’absentéisme28. Les affects recensés dans ces cas sont généralement l’hostilité, la tristesse, la peur, la faible estime de soi, la timidité ou encore l’inattention5, 7;

 

  • La Triade noire : elle représente trois traits de personnalité, à savoir le narcissisme (mégalomanie, égoïsme), le machiavélisme (manipulation, immoralité) et la psychopathie (impulsivité, manque d’empathie) pouvant impliquer une attitude négative et une intention malveillante. C’est le cas de l'égoïsme, du manque d'empathie, du manque de remords, du sens immoral et/ou non éthique, de l’impulsivité ou encore de la manipulation7, 26, 33.
     

En résumé, ces éléments psychologiques pourraient avoir des conséquences impliquant la présence d’une menace interne de trois grandes manières :
 

  • Certains traits du modèle des BIG FIVE rendent les individus plus susceptibles de divulguer des informations sensibles, d’adopter des comportements non sécuritaires/de prise de risque ou d’être victimes d’ingénierie sociale. Par exemple, l’agréabilité aurait une certaine influence dans la susceptibilité d’être victime d’attaque par  ingénierie sociale parce que les individus font facilement confiance, sont plus généralement altruistes et de se conforment aux règles31;

 

  • L’ensemble de ces facteurs psychologiques peut entraîner des émotions/sentiments perturbateurs pouvant mener les individus à être moins attentifs et ainsi commettre des erreurs représentant des comportements/situations de menace interne. Par exemple, l’affect négatif entraîne toute sorte d’humeurs perturbantes pouvant causer du stress et de l’anxiété, se manifestant ainsi en un manque d’attention19, 23, 29, 34, 35;

 

  • Certains traits de personnalité rendent plus facile l’apparition d’un état d’esprit négatif et/ou de méfiance envers l’entreprise, comme l’hostilité, le mépris de l’autorité, le mécontentement, le sentiment de supériorité, le manque d’empathie ou le manque de remords5, 26. Par exemple, avoir un score peu élevé dans la dimension de l’agréabilité peut être révélateur de caractéristiques psychologiques d’hostilité et de mécontentement15. Cela rend ainsi les individus plus susceptibles de s’engager délibérément dans des comportements nuisibles à leur entreprise.
     

Toutefois, lorsqu'il s'agit de facteurs psychologiques, il est important de garder à l'esprit qu’il s’agit de caractéristiques individuelles qui impliquent des réactions et des comportements différents selon les individus, notamment en fonction de leur environnement et autres influences extérieures. Ces facteurs doivent donc être considérés davantage comme des prédispositions psychologiques à la possibilité d'un comportement de menace interne que comme de réels facteurs prédicteurs du risque sur lesquels il convient d’intervenir.

Parcours de vie

Plusieurs caractéristiques liées à la trajectoire personnelle d’un individu ont été identifiées comme pouvant avoir une certaine influence sur la possibilité que celui-ci représente une menace interne :

  • Les évènements de vie : certaines expériences négatives peuvent avoir des conséquences sur l’état psychologique et/ou physique des individus concernés, comme le fait de posséder un casier judiciaire, de perdre un emploi, de subir un changement de vie majeur (divorce ou perte d’un être proche, par exemple), ou encore de présenter des problématiques de santé physique et/ou mentale7, 11, 36, 37. À noter, toutefois, que certains évènements positifs peuvent influencer les traits de personnalité d’un individu et ainsi le rendre plus ou moins susceptible d’adopter des comportements de menace interne. Par exemple, le fait d’obtenir un poste avec plus de responsabilités peut pousser l’individu concerné à renforcer sa conscienciosité, et donc le rendre moins sujet au fait de commettre des erreurs38;

 

  • Les attitudes et comportements liés à la vie personnelle des individus, comme l'abus d'alcool/drogue ou le jeu7, 11, 15, 39;

 

Ces éléments de la vie personnelle des individus peuvent représenter un risque de menace interne de deux manières :
 

  • Du fait d’un état physique et/ou psychologique altéré ou affaibli, l’ensemble de ces caractéristiques, notamment les évènements de vie négatifs, peut avoir un fort impact émotionnel et entraîner toute sortes d’affects perturbateurs, comme le stress, l’anxiété, la peur ou encore la fatigue11, 40. Cela peut alors amener les individus concernés à être moins attentifs et ainsi commettre des erreurs menant à des situations de menace interne, par exemple les rendre plus vulnérables à de l’ingénierie sociale41;

 

  • Certains évènements de vie peuvent entraîner les individus à envisager des actions et adopter des comportements qui pourraient nuire à leur entreprise. Par exemple, les individus en situation de détresse financière, peuvent envisager de voler des informations confidentielles à leur entreprise pour les revendre afin de remédier à leur situation42, 43.

Enjeux actuels

Malgré les différentes études menées en matière de menace interne, notamment sur l’identification des facteurs de risque et leurs comportements observables, il reste de nombreuses zones d’incertitude qui compliquent les interventions préventives. Ainsi, lorsqu’elles souhaitent mettre en place de telles mesures, les entreprises devraient prêter attention aux éléments suivants :

  • Il est extrêmement difficile de définir les évènements précurseurs (facteurs de risque) d’une attaque interne et ainsi de développer un modèle de détection qui intègre les comportements observables (indicateurs) révélateurs de ces causes. En effet, ces facteurs de risque et leurs indicateurs peuvent être très divers et impliquer les individus de manières très différentes, en fonction de leurs caractéristiques personnelles et de leurs façons de réagir6, 21, 27. Il paraît alors compliqué de développer des instruments capables de recenser et mesurer de manière objective l’ensemble de ces facteurs et leurs indicateurs6, 44;

 

  • Lorsqu’il s’agit de collecter les comportements observables des évènements précurseurs d’un incident relié à la menace interne, il convient de soigneusement considérer les questions légales et éthiques, et tout particulièrement le respect de la vie privée des employés.  En effet, il existe un droit à la confidentialité impliquant l’interdiction d’intrusion et de collecte d’informations susceptibles de nuire aux individus concernés. Cela empêche ainsi les entreprises de récolter n’importe quel type d’informations sur leurs employés et de s’en servir dans n’importe quel but35, 44. De plus, même si cela est autorisé, ce type de collecte d’informations44, 45. Cette situation pourrait créer l’effet inverse à celui recherché et alors représenter un risque de menace interne avec l’apparition, chez les employés, d’un état d’esprit négatif envers leur entreprise, comme un désengagement ou du mécontentement. Également, cela pourrait donner lieu à des émotions/sentiments de perturbation, comme le stress ou la frustration, entraînant ainsi des erreurs11, 46;

 

Il semble hasardeux d’inciter les employés à signaler les comportements suspects de collègues qui pourraient être révélateurs d’une menace interne47. Outre les difficultés prédictives soulignées plus haut, les jugements et les interprétations très subjectifs de chacun quant aux comportements observés peuvent venir interférer avec les efforts de prévention14, 48. Par exemple, cela peut générer un nombre élevé de faux positifs, ce qui pourrait contribuer à la diffusion d’un sentiment de suspicion et de délation généralisé et à la détérioration du climat de travail.

Recommandations pratiques

Malgré les problématiques relevées plus haut, il ressort de l’ensemble des éléments explorés qu’il est possible pour les entreprises, dans une certaine mesure, de mettre en place des mesures de prévention de la menace interne. Ainsi, les recommandations suivantes peuvent être utiles :

  • Sensibilisation et formation des employés et des gestionnaires afin de reconnaître les signes révélateurs d’une possible situation à risque3, 5, 8, 21, 32. L'objectif est de les sensibiliser à un contexte organisationnel qui favorise l'établissement d'une menace interne et non de dénoncer leurs collègues sur la base des caractéristiques personnelles de ces derniers. Également, la sensibilisation/formation des employés sur les attaques de cybercriminalité actuelles et les moyens par lesquels elles sont perpétrées augmenterait leur prise de conscience des dangers auxquels ils peuvent être confrontés ;

 

  • Avec la connaissance des facteurs de risque de menace interne, il serait approprié de mettre en place des stratégies d’atténuation de ces risques, par exemple via l’amélioration des conditions de travail ou l’instauration de règlements et d’instructions non-équivoques en matière de sécurité34. Cela pourrait prendre la forme de notes diffusées à l’ensemble des employés ou d‘affiches dans les locaux de l’entreprise indiquant clairement les comportements acceptables et non acceptables pour éviter de laisser place à l’interprétation des employés sur ce qu’ils peuvent faire ou ne pas faire25. Il pourrait également être mis en place une gestion et une planification des tâches respectueuses de la capacité des employés afin de réduire les risques de stress dû à la pression induite par la réalisation de ces tâches34. Une autre idée pourrait être de vérifier et mettre régulièrement à jour les systèmes et solutions de sécurité en fonction de l’évolution de la cybercriminalité et des techniques utilisées par les cybercriminels49;

 

  • Création d’une base de données permettant de recenser les signaux (indicateurs) pour repérer et suivre les situations préoccupantes. Pour éviter les problèmes de faux positifs, cette initiative doit s’appuyer sur des données objectives qui seraient de potentiels indicateurs d’une telle situation, comme le changement de poste ou les actions disciplinaires reçues21. Également, afin de ne pas menacer la confidentialité des données, il convient de se baser sur des données organisationnelles et non pas sur les données personnelles des employés, donc ce qui est lié à l’environnement et au contexte de travail et aux activités des employés. Il faudrait alors obtenir leur consentement, mais aussi et surtout communiquer clairement avec tous les employés sur les données qui peuvent être surveillées et collectées, dans quel but et pourquoi. En plus de répondre à l’aspect légal sur la confidentialité des données, cela permettrait de faire comprendre aux employés l’intérêt de certains types de surveillance3, 45;

 

Prudence face à l’usage des caractéristiques personnelles, telles que les facteurs psychologiques ou la situation de vie des employés, qui ne permettent pas, à eux seuls, d’identifier les cas de menace interne. Les profils des individus responsables de ces situations sont très variables et les facteurs à l’origine de ces incidents impliquent souvent une combinaison de processus et facteurs cognitifs qui sont déclenchés par des éléments situationnels. Ainsi, il semblerait plus pertinent d’essayer de limiter principalement les facteurs organisationnels qui pourraient favoriser ce type de menaces (cf. partie 1) et de mettre en place la possibilité d’un soutien émotionnel, organisationnel et/ou psychologique pour les personnes présentant des profils à risque45, 50. Il convient alors d’éventuellement prendre en compte ces facteurs personnels au stade de l’enquête de pré-emploi, que ce soit le parcours professionnel, la situation de crédit ou de la personnalité des individus concernés25.

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Références

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51 A noter que ce tableau regroupe aussi bien des facteurs de risque que des indicateurs de ces causes car certaines sont directement observables sur le lieu de travail et révélatrices d’une situation potentiellement à risque.

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